Simon Collison
« Il y avait un point proche de moi avec un nom, Shana. C’est là qu’elle était. Shana était sur Facebook, Twitter et Flickr. Son tracker GPS avait été fixé en 2016 et elle avait parcouru près de 16.000 km. Je pouvais entendre ses appels. Elle était devant moi. Cette réunion comptait beaucoup pour moi. Shana est là. Shana est un oiseau. »

Qui est S. Collison ?
Simon Collison est un designer qui travaille depuis près de 6 ans à Nottingham pour le studio de production Fictive Kin. Il fait partie des premiers défenseurs des standards Web, a écrit plusieurs livres sur le design, a pris la parole lors de conférences un peu partout dans le monde et a organisé les événements de New Adventure qui n’ont pas rencontrés le succès escompté. Collison étudie actuellement la façon dont le numérique peut avoir un impact bénéfique sur notre vie dans notre rapport à la nature.
Dans cette conférence, S. Collison nous parlera des moyens par lesquels la technologie numérique peut renforcer notre lien avec la nature et augmenter réellement notre bien-être. Il nous parlera ses recherches, partagera son expérience positive et nous donnera des idées pour que les produits technologiques que nous utilisons aient une influence positive sur notre vie.
Collectivité naturelle
Nous avons un besoin inné de rechercher des liens avec la nature. Nous ne pouvons pas vivre sans animaux et sans plantes. Aujourd’hui, les nouvelles technologies nous donnent la possibilité d’en apprendre plus sur la nature et d’entamer un échange bilatéral avec elle, dans la continuité de notre personnalité « biophilique. »
« Il est important de noter que faire la connaissance avec un animal peut être une passerelle pour comprendre les problèmes de toute une espèce. »Simon Collison
Quatre choses importantes sont à considérer
- -Remettre en question sa manière de vivre
- -Améliorer sa qualité de vie
- -Restaurer le lien avec la nature
- -Accepter qu’elle aussi évolue avec nous
« Si nous pouvons identifier des animaux en tant qu’individus avec leur propre histoire, alors la nature peut être changée pour toujours. Nous serons connectés à la nature via la technologie numérique 24h / 24h et la qualité des images que nous avons d’elle changera. Pour un futur meilleur, il faut une vision numérique qui tienne compte de la nature et favorise un meilleur bien-être. Il faut mettre l’accent sur les gens et les aider à résoudre leurs problèmes, non pas en réduisant la consommation de la technologie mais en l’utilisant correctement. »Alexander Pscheran, auteur allemand.
Comment garantir
une re-connexion durable ?
Dans les réseaux collaboratifs, la technologie numérique peut être utilisée pour éduquer et montrer à quel point notre environnement naturel est riche et complexe : il permet par exemple de rendre une image de la nature plus réaliste et plus pertinente.
Ces réseaux, constitués à partir de données stockées et échangées par l’homme à travers le monde, rendent compte, par exemple, des migrations des oiseaux ou d'autres mouvements de la nature. Un de ces réseaux est le réseau GBIF (Global Biodiversity Information Facility) qui collecte ces informations grâce à des méthodes spécifiques.Simon Collison engage les scientifiques à rendre leurs données accessibles au grand public.
Nous ne pouvons pas, simplement, supprimer tout le stress du monde, non !
On peut distinguer deux types d'attention : notre attention volontaire et notre attention active. L’attention active permet de se concentrer sur un travail, une lecture, une activité intellectuelle. Ensuite, il y a l'attention réflexe
qui enregistre les « bruits » de façon inconsciente.Notre cerveau traite très peu de ce que nous voyons et entendons. Il filtre toutes sortes de choses.En pleine nature, les exigences de filtrage sont beaucoup moins importantes, donc notre système d'attention peut mieux fonctionner. Il peut se concentrer sur des pensées plus pénétrantes.On peut dire qu’il se divise en trois réseaux : le réseau exécutif, concentré sur la mémoire intellectuelle ; le réseau spatial qui nous oriente dans notre environnement et le réseau « par défaut ». C'est notre réseau libre et rêveur. C'est ici que nous trouvons nos idées."Le réseau par défaut nous donne nos pensées les plus humaines, notre sens esthétique profond, notre créativité et notre empathie, et il permet au réseau exécutif de se réinitialiser et améliorer nos performances."La nature agit comme un super-stimulant sur ce réseau par défaut. Lorsque nous avons une expérience positive dans la nature, cela nous permet de retrouver une certaine quiétude.

Il faut souligner que des projets intéressants sont développés par certains pays pour réhabiliter la nature. Un bon exemple : les Japonais et les Coréens du Sud sont des partisans farouches de la baignade en forêt et leur état dépense beaucoup d’argent pour que les thérapies forestières soient accessibles à des populations entières surmenées et fragiles. Certaines villes également participent à ce renouveau: Munich, avec son programme de renaturation du centre, de réhabilitation de la rivière Isar et le développement des espaces verts ; ou Berlin qui a renaturisé l’aéroport de Tempelhof en le transformant en parc ouvert à tous.

Certains univers de jeux vidéos offrent une forme de liberté aux utilisateurs qui les placent face à des paysages idylliques, miroirs d’une nature utopique. Pour ceux qui ne peuvent plus profiter du monde extérieur, c’est un moyen d’évasion qui peut ressourcer l’individu. La réalité virtuelle peut être aussi un moyen de recréer un univers, de se reconnecter à la nature et de s’immerger dans une ambiance paisible et relaxante.

La réalité en face
Il faut voir la réalité en face: la technologie occupe une place gigantesque dans notre existence. Elle détermine nos actions, notre humeur,… Autant en faire bon usage et la façonner à notre avantage ! Il est nécessaire de developer plus d’applications "health-friendly", créer des ergonomies plus simples, plus proches de notre essence naturelle. L’apparition d’une technologie seine et calme, qui informe, exigera moins d’attention et laissera plus de temps pour améliorer notre relation avec la nature.
Les émotions del’être humain sont dorénavant liées à l’intelligence artificielle. C’est le résultat de l’’ère post-numérique, une technologie devenue indispensable à notre vie. L’utiliser pour créer la base solide d’une nouvelle relation avec la nature nous permettra de mieux la comprendre et d’en apprendre plus pour mieux construire le futur.
« Je n’ai plus de nouvelles. La dernière fois, elle était à la dérive. J’espère qu’elle va bien. Je m’inquiète pour elle. Je n’ai vu aucun scénario où elle serait en vie. Nous n’avons eu que deux ouragans dans la région. Est-elle morte d’épuisement ? Je ne sais pas. »Simon Collison